Quand on m’a dit : « Hé ! toi qui bosse à la médiation numérique à la Médiathèque Duras, tu connais la découpeuse vinyle ? ». J’ai répondu : « Oui ! Bien sûr, un outil génial ! ». En vrai, je ne savais absolument pas de quoi on me parlait. Piqué au vif, je me suis empressé de regarder de quoi il s’agissait. Je n’ai pas regretté.
Une découpeuse, c’est quoi ?
Une découpeuse vinyle, ça ressemble grosso-modo à ça :
Elle permet de découper des formes en 2D dans du carton ou du vinyle. J’observe qu’il n’y pas trop de boutons. Un bon début 🙂 J’apprends qu’un des modèle les plus utilisés, « la portrait », fonctionne avec un logiciel appelé « Silhouette » . Il est gratuit, plutôt bien fichu et surtout, très intuitif. On peut le comparer au logiciel de dessin « Paint ». Mais avec une fonction supplémentaire et primordiale pour ce qui nous concerne : la vectorisation.
Vectoriser une image, c’est changer les points qui la composent (les pixels) en segments. Dans « Silhouette », un des intérêts de la vectorisation est de pouvoir dessiner les contours de son image, la redimensionner et la transformer sans perdre en qualité.
Le logiciel nous propose un manuel complet. Voire trop complet. Plus de cent pages…Trop la flemme…. Je cherche des infos sur YouTube.
Et là… Bingo ! Comme pour bien d’autres sujets « DIY », il existe une communauté de fans active, partageuse et solidaire. Je trouve plein d’informations. De la prise en main à la réalisation d’images et de motifs complexes, tout y est. Notamment ce tuto de base :
Une découpeuse dans ta bibliothèque !
Facile d’utilisation et offrant de multiples possibilités, cette découpeuse me m’interresse beaucoup. J’imagine déjà les ateliers qu’on pourrait proposer à nos usagers, petits et grands.
Mais bon, acquérir une découpeuse ? Pas si évident !
Heureusement, dans le même temps un projet auquel la médiathèque a pris part activement est mis en place dans le réseau des bibliothèques de Paris. Ce projet c’est le LE BIBLIOFAB.
Si vous nous suivez, vous en avez peut-être déjà entendu parler. Il s’est agi d’un Fablab mobile destiné à sillonner les bibliothèques de Paris. Et il se trouve que le Bibliofab est doté d’une découpeuse vinyle Portrait. A cette occasion j’ai appris qu’avec l’imprimante 3D, la découpeuse laser et la défonceuse (ou fraiseuse) à commande numérique, notre outil fait partie des 4 machines à commande numérique essentielles pour un Fablab.
Du coup je peux enfin expérimenter. Allez… C’est parti, fini de rigoler. L’art de la théorique est de passer à la pratique.
La découpeuse et ses applications
Après une rapide prise en main et en quasi deux clics, j’ai pu proposer un moment vraiment sympa aux usagers de la médiathèque.
Deux clics, du papier vinyle adhésif et ils ont pu customiser leur tasse, leur assiette, leur chambre, la chambre de leur parents, les toilettes, la cuisine et….STOOOOOP ! On va s’arrêter là.
Puis on est passé à des ateliers plus élaborés. Comme « customiser son t-shirt avec du Flex ». Car j’ai oublié de vous dire, la découpeuse découpe tout, vraiment tout. Du vinyle mais aussi du carton, du papier, du flex et plein d’autres matériaux. Même ton doigt ! Je plaisante la machine est hyper sécure.
Pour customiser leur t-shirt, les enfants choisissent une image, calibrée ou non pour le logiciel. Puis ils la vectorisent, insèrent le flex (matière imprimable à chaud sur tissu) dans la machine… et c’est parti pour la découpe. S’en suit un petit coup de fer à repasser pour transférer le flex sur le tshirt. Et voilà ! Les enfants sont ravis, les parents aussi. Et la formule à l’avantage de ne pas être chronophage.
Un peu plus compliquée mais tout aussi réalisable fut la construction de cartes pop-up et d’une petite maison en carton.
Ici à Duras on est fadas de vélo 😉
Puis il a fallu convaincre les collègues pour qu’ils s’approprient cet outil.
Le DÉMOCRATISER ! Bien qu’ils soient très curieux, ils me taquinaient quand même un chouilla. Du style :
– Hé collègue tes ateliers c’est bien mais… Et après ?
– Ben après… Tu vois ton rayon, tu n’aimerais pas le mettre en avant avec une belle signalétique, une signalétique que tu aurais imaginé ? Idem pour le titre de ton expo, tu ne penses pas qu’il mériterait une belle typo ?
Et bien c’est possible. De l’imagination, toujours du vinyle et le tour est joué !
Très vite bon nombre de mes collègues se sont appropriés cette machine. Voici quelques unes de leurs réalisations :
Pas mal non ?
Découpeuse vinyle VS coronavirus
Pour terminer, notre découpeuse nous aura été bien utile quand il aura fallu se préparer à rouvrir la médiathèque dans les conditions que vous connaissez tous. Nous avons pu réaliser une signalétique claire et efficace. On a aussi dépané pas mal de collègues du réseau parisien.
Spéciale dédicace à l’association Ici et Lab pour leurs fichiers libres et partageables sous Creative commons.
In fine cette découpeuse on l’exploite au maximum. Que ce soit pour un usage pratique, ludique et créatif, pour nos clubs créa, il ne se passe pas une semaine sans qu’elle résonne (ou grince parfois) dans la médiathèque.
Et il nous reste encore plein de possibilités à découvrir.
La découpeuse pas à pas
Voici une liste de liens sur laquelle vous trouverez à la fois des tutoriels, des fichiers libres et d’autres bidouilles. Je vous recommande tout particulièrement le groupe Facebook « Les Silhouettes Caméo & Portrait » ? Une communauté hyper active où les membres répondront dans un temps record à toutes vos questions. Un bon moyen aussi d’échanger ses idées 😉
- Présentation et tutoriel de la Découpeuse Caméo 4 (et 3)
- Comment vectoriser une image
- Comment régler sa coupe en fonction du matériau utilisé
- Retrouver la communauté sur le Groupe Facebook «Les silhouettes Caméo et Portrait »
- Et des fichiers libres de droits ici et là avec d’autres exemples de réalisations :
Le carnet de Marguerite 
A reblogué ceci sur cyrzbibet a ajouté:
Un billet très complet sur le nouvel meilleur ami de la médiathèque Duras : La Découpeuse Vinyle
C’est dommage que des fablabs promouvant le libre se retrouvent a commander du matos et des logiciels fermés et propriétaires comme ceux ci: un plotter vinyle classique marche très bien a partir d’inkscape.
l’équipe rattrape progressivement ses lacunes, nous commençons à nous mettre à Inksape !