Marguerite sur écoute (avril) : Slift, Ilion, Sub Pop, 2024

Une déferlante heavy psychédélique venue de Toulouse

Nul ne peut rester indifférent à l’écoute de ce nouvel opus du trio toulousain Slift. Entre base rock garage, influence Krautrock et un space heavy metal ravageur, il est bien difficile de qualifier la musique de Slift. Et encore, tenter de définir ce nouveau fleuron du rock français en ces termes reste limitatif, on pourrait dire aussi métal, acid rock, stoner et surtout post rock…

Peu importe le genre musical, en fin de compte ce qui reste quand on essaie de décrire leur musique ce sont d’autres qualificatifs qui viennent : bouillonnant, ardent, enflammé, dévorant, passionné, dantesque, furieux, grandiose, frénétique, cataclysmique, épileptique…

Slift est effectivement le groupe de tous les superlatifs : monumental dans son expression musicale, il n’a pas cessé de chercher ses propres limites, pour mieux libérer cette énergie galvanisante qui l’anime.

Slift, c’est un trio toulousain formé en 2016 après la rencontre des frères Jean et Rémi Fossat avec le batteur Canek Flores dans une école de musique classique. Après avoir joué ensemble dans divers groupes avant leur forme définitive, leur premier maxi, Space is the Key, sort deux ans plus tard avec un son garage rock (guitare basse, batterie et la voix qui va avec). En 2018, sort le premier album, La Planète inexplorée (déjà une dimension Space rock), chez Howlin’ Banana Records.

Autant apprécié par les amateurs de rock indé que les metalleux pur jus, Slift a fait plus que ses preuves que ce soit sur scène ou en studio. Si bien qu’ils ont fini par décrocher un contrat avec le légendaire label  de Seattle Sub Pop (Nirvana, Soundgarden, Beach House, The Shins, Les Thugs, Band of Horses, METZ, Mogwaï etc.) qui lui confère une stature internationale bien méritée. 

La musique que ce groupe propose laisse pantois, c’est un tel embrasement, un tel tourbillon qu’on est comme emporté dans un raz-de-marée mélangeant psychédélisme et post hardcore. C’est toujours épique et gargantuesque.

Pour se faire une idée, on ne peut que recommander d’écouter cette mémorable performance live pour la Radio de Seattle KEXP (dans une chapelle à Rennes durant les Transmusicales) :

Avec ce troisième album Ilion, le groupe toulousain poursuit et conclut le récit de ­science-fiction intergalactique débuté sur l’album Ummon (2020) et salué par la critique en 2020.

On assiste encore à la fusion intense du métal et les folles guitares héroïques du psych rock avec l’ampleur épique du post-rock, à cela viennent également s’ajouter les voix qu’il faut bien sûr saluer, parfaitement posées qui ponctuent cet ouragan cosmique et la batterie elle aussi très juste.

Nimh (Live on KEXP) !

Ce nouvel album est massif, tant et si bien que sa démesure peut décontenancer, cependant on a la garantie d’être entraînés dans une épopée monumentale. Une aventure spatiale, psych rock portée par des guitares brûlantes et héroïques. Huit morceaux étalés sur près d’une heure vingt, brutaux parfois, féroces d’accord mais cohérents et enivrants. Difficile d’imaginer que c’est le fruit du travail de trois personnes à peine…

Weaver’s weft :

Notons qu’Ilion a été enregistré en live à Haw River par Jelle Kuiper, l’ingénieur du son d’Iron & Wine.

Un travail phénoménal là aussi, une véritable prouesse technique car ce disque est une œuvre colossale qui démarre fort et ne faiblit jamais vraiment…

Les albums de Slift dans les bibliothèques parisiennes :

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