Post-metal
Gnosis (gnose). La gnose est une doctrine philosophico-religieuse selon laquelle le salut de l’âme passe par une connaissance (expérience ou révélation) directe de la divinité, et donc par une connaissance de soi. Voilà ce que dit Wikipédia. Étrange coïncidence, l’album Gods de SaaR traitait le même sujet sous un angle différent mais toujours d’un point de vue introspectif. Le post-metal se tournerait-il de plus en plus vers la spiritualité ? La question se pose …
Les vétérans américains de Russian Circles reviennent avec un 8ème album de post-metal instrumental et vont bientôt fêter leurs 20 ans d’existence. On ne va pas tourner autour du pot, Gnosis ne va pas révolutionner le genre. On retrouve cependant le groupe comme on retrouverait un ami de longue date. Tout est là, les riffs acérés, le son d’une lourdeur écrasante, les compos solides.
Tupilak ouvre les festivités avec son gros riff de guitare en guise d’introduction puis le martellement de la batterie et enfin cette production massive avec un son dantesque. La mythologie inuit inspire le groupe et on imagine déjà ce que donnera le morceau en live. Conduit arrive en trombe et place la barre un cran plus haut. Le morceau est d’une efficacité redoutable et laboure tout sur son passage. Rien n’est laissé au hasard. Le répit n’est pour le moment pas prévu au programme. Gnosis est certainement le morceau le plus intrigant de l’album, un morceau plus nuancé, plus trouble où il est difficile de trouver ses repères. Il est de ces morceaux qui possèdent un charme particulier, mystérieux qui pousse l’auditeur à plonger en soi-même pour révéler et comprendre le message. Gnosis en est une belle démonstration.
Vlastimil remet les compteurs à zéro. Très sludge, très doom, il y a du Black Sabbath là-dedans. Le trio de Chicago est chargé à bloc et ne veut pas en démordre. L’interlude Ó Braonáin apporte une douceur inattendue, mélancolique et bienvenue. Quelque chose se trame cependant. La réponse ne se fait pas attendre. Elle s’appelle Betrayal et c’est une déferlante totale. Le morceau est impressionnant, brutal, sans concession. C’est certainement le sommet de ce disque. Les fans seront comblés. Bloom vient clore cet album plein de fureur sur une note plus ouverte, plus optimiste qui peut être perçue comme une renaissance, un renouveau. La ligne de guitare très cristalline apporte un côté onirique. On peut toutefois envisager la deuxième partie du morceau comme un retour au spleen baudelairien. Le final est d’une tragique beauté.
Il y a toujours quelque chose de rassurant de savoir que Russian Circles reste fidèle à ses racines. Le trio ne tente pas de modifier une formule qui a toujours fait ses preuves jusqu’à présent et c’est une bonne nouvelle pour tous les fans de la sphère post-metal. Gnosis est un album réconfortant qui ajoute une pierre supplémentaire à l’édifice. Il y a de quoi se réjouir.
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