Voici la cinquième saison du Prix qui met en valeur un premier roman francophone. Cette année, le Prix sera décerné à un roman paru lors de la rentrée littéraire de cet automne. Cinq romans ont été sélectionnés par les bibliothécaires. Un jury, déjà désigné, composé de 14 lecteurs et lectrices se réunira en mars 2023 afin de choisir leur lauréat.
Vous, lecteurs et lectrices, êtes également invités à voter pour votre roman préféré dans les bibliothèques participant au Prix ou par l’intermédiaire du portail des bibliothèques du 15 décembre 2022 au 15 mars 2023. Votre vote sera pris en compte dans la désignation du lauréat ou de la lauréate.
Le vendredi 10 février prochain, les cinq auteurs sélectionnés seront invités à la bibliothèque Marguerite Duras afin d’échanger autour de leur roman respectif.
Plongez-vous dans l’univers de ces cinq auteurs, en écoutant des extraits sélectionnés et enregistrés par les bibliothécaires.
Voici les cinq romans sélectionnés
Claire BAGLIN / En salle (Minuit)
Claire, une jeune étudiante employée chez MacDonald, décrit son quotidien dans le fast-food. En parallèle, elle raconte son enfance et son adolescence dans un milieu ouvrier. Ces deux mondes n’en font-ils pas qu’un ? Une écriture précise, un humour froid, une colère sourde pour dire la répétition des gestes qui se doivent d’être efficaces. Nous sommes emportés par ce texte court.
Pour l’emprunter ou le réserver –> En salle
Maria LARREA / Les gens de Bilbao naissent où ils veulent (Grasset)
© Editions Grasset & Fasquelle, 2022
“J’avais cette obsession de raconter mon histoire, de me la réapproprier, de récupérer le roman familial. Je voulais, moi, écrire ma vérité.” Maria Larrea part donc en quête de ses origines tenues secrètes pendant 27 ans. Un roman mené tambour battant dans lequel l’amour pour ses parents est prégnant. La quête de Maria Larrea est teintée d’autodérision, de mélancolie et d’une belle énergie.
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Polina PANASSENKO / Tenir sa langue (L’Olivier)
Deux pays, deux langues, deux prénoms, une même femme. Née Polina en URSS, elle est Pauline depuis son arrivée en France. Polina veut à tout prix récupérer son prénom de naissance. Mêlant passé et présent, Polina Panassenko, toujours tiraillée entre le russe et le français, nous entraîne avec délicatesse et humour d’une langue à l’autre et s’interroge sur son rapport au langage.
Pour l’emprunter ou le réserver –> Tenir sa langue
Anthony PASSERON / Les enfants endormis (Globe)
D’un secret de famille enfoui, Anthony Passeron fait un roman sur l’oubli, prenant de bout en bout. Si Anthony Passeron fait revivre la figure de son oncle Désiré, mort du sida dans les années 80, il décrit le séisme qu‘une telle maladie engendra dans sa famille de commerçants respectables, établie dans un village de l’arrière-pays niçois.
De courts chapitres rythment le roman, alternant l’histoire familiale et celle des travaux scientifiques sur cette mystérieuse maladie.
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Laurence POTTE-BONNEVILLE / Jean-Luc et Jean-Claude (Verdier)
Il va suffire de presque rien pour que la petite virée hebdomadaire de Jean-Luc et Jean-Claude au café du village, non loin de leur foyer, ne prenne des proportions inattendues. Personnages vulnérables, attachants, formidablement campés.
Pour l’emprunter ou le réserver –> Jean-Luc et Jean-Claude
N’hésitez pas à découvrir d’autres voix, d’autres univers tels ceux des auteurs et autrices présentés ci-dessous …
Rémi DAVID / Mourir avant que d’apparaître (Gallimard)
Rémi David raconte avec beaucoup de tendresse la belle histoire vécue entre Jean Genet et un jeune funambule. Genet le soutint à tout prix dans son ascension vers une gloire incertaine. Un bel hommage empreint d’une grande empathie. Une jolie écriture pour porter cet amour.
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Diaty DIALLO / Deux secondes d’air qui brûle (Seuil)
Les habitants d’une cité de banlieue vont transformer la mort d’un adolescent, tué par la police, en une manifestation d’intelligence collective. Poésie, onirisme caractérisent cette immersion dans la vie quotidienne des jeunes et de leurs familles qui se révèlent être des personnages attachants. Une écriture très rythmée, illustrée de nombreuses références musicales. Une façon différente de dire la vie en banlieue, loin des clichés auxquels nous sommes habitués.
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Fanta DRAMÉ / Ajar-Paris (Plon)
Après la mort de sa grand-mère et un séjour en Mauritanie, Fanta Dramé interroge son père sur les raisons de son émigration en France. Ajar-Paris est un roman-documentaire qui décrit tout ce que cet homme pudique avait tu jusque là. Son parcours touche à l’universel. Fanta Dramé s’interroge avec une grande sensibilité sur ses racines familiales.
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Pierre GUÉNARD / Zéro gloire (Flammarion)
Il s ‘appelle Aurélien Moreau, mais tout le monde l’appelle Harry. La nuit, il travaille chez MacDo, la journée dans une entreprise de pompes funèbres. Joli portrait d’une jeunesse désenchantée. Un roman court mais percutant, empreint de cocasserie.
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Sarah JOLLIEN-FARDEL / Sa préférée (Sabine Wespieser)
Dans un village du Valais en Suisse, l’enfance de Jeanne est dévastée par la violence d’un père. Installée à Lausanne, loin de la brutalité paternelle qui finira par tuer sa sœur, elle tentera, en vain, de s’extraire de ce passé. D’une écriture sèche, précise, en entremêlant passé et présent, Sarah Jollien-Fardel décrit le mal de vivre d’une femme incapable de surmonter les traumatismes subis.
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Guillaume LEBRUN / Fantaisies guérillères (Bourgois, 2022)
Une écriture à nulle autre semblable – mélange d’ancien français, de mots anglais et d’expressions argotiques contemporaines – pour narrer un épisode de la Guerre de Cent ans. Afin de bouter les « Englishes » hors de France, Yolande d’Aragon prend en main l’éducation de quinze jeunes filles, quinze « Jehanne », et sélectionnera celle qui sauvera le royaume. Guillaume Lebrun revisite l’épopée de Jeanne d’Arc avec une inventivité drolatique.
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Emma MARSANTES / Une mère éphémère (Verdier)
Sa mère adorée s‘est suicidée, son frère fut incestueux envers elle. Comment surmonter de tels traumatismes ? Mia vacille. La poétesse et photographe Emma Marsantes évoque le désarroi de son héroïne par une écriture abrupte, non dénuée d’émotion.
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Jean MICHELIN / Ceux qui restent (Héloïse d’Ormesson)
Ils sont quatre frères d’armes à la recherche de l’un des leurs, disparu avant le départ d’une nouvelle mission. Pourquoi s’est-il enfui ? Avec ce roman poignant, Jean Michelin, lieutenant-colonel dans l’Armée de Terre, décrit avec sensibilité et justesse ce que vivent les soldats au quotidien et les fantômes qui les hantent à jamais.
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Guillaume PERILHOU / Ils vont tuer vos fils (L’Observatoire)
Guillaume a 15 ans et l’envie de vivre de manière effrénée. Il se raconte devant une juge d’instruction. Des bribes de sa vie nous sont révélées : un père absent, une mère quelque peu désenchantée. Interné dans un hôpital psychiatrique, il s’enfuit dans une course folle avec un garçon dont il est tombé amoureux. Une écriture vive, par à coup, à l’image de la psyché du personnage, illustre cette quête identitaire.
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Amandine PRIÉ / Pour leur bien (Les Pérégrines)
Amandine Prié s’est inspirée d’une histoire vraie, celle de l’association L’Arche de Zoé qui, en 2007, tenta d’envoyer 103 enfants, prétendument orphelins, du Tchad vers l‘Europe. Beau récit cinématographique raconté par une petite fille.
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Pénélope ROSE / Valse fauve (Plon)
Dans un pays en proie à la guerre, l’émancipation d’une jeune femme rêveuse et exaltée. Mariée à un homme parti combattre avec les insurgés, Rose va s’affranchir de ses peurs pour vivre librement malgré l’incertitude et le danger permanent.
Portée par une écriture poétique, cette valse à trois temps est joliment entraînante.
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Pierre ROUBIN / Conquérir le ciel (Phébus, 2022)
Ayant subi la violence de son père pendant son enfance, un père encore jeune, se sachant condamné, décide de « remplir le temps qui lui reste de tout ce que la vie a de meilleur : la douceur ». Conquérir le ciel est donc imprégné de douceur et de tendresse mais aussi d’un bel imaginaire comme pour tenir la mort à distance. Une manière également pour Pierre Roubin de redéfinir la parentalité, loin de toute forme de brutalité.
Pour l’emprunter ou le réserver –> Conquérir le ciel
Le lauréat sera dévoilé au Festival du Livre de Paris le 22 avril de 13h à 14h !
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