Chronique Marguerite sur écoute (avril) : Hubert Lenoir – PICTURA DE IPSE: Musique directe, Sony Bmg Music Entertainment 2021

CHANSON FRANCOPHONE

Drôle de bonhomme, cet Hubert Lenoir. Débarqué en 2019, précédé d’une réputation de nouvel enfant terrible du Québec, avec son lot de poses et de provocations douteuses, mais surtout, et c’est là l’essentiel, d’un premier album sacrément excitant : Darlène.

Avec cet album dans lequel le musicien québécois était sorti de l’ordinaire avec son style opéra-rock glam complètement foutraque, on avait vu le musicien se frayer un chemin sur la courte liste du Polaris Music Prize (prix musical accordé chaque année par des critiques au meilleur album canadien), le premier album majoritairement francophone à s’y retrouver en 8 ans.

Il aura également  réussi l’exploit d’être classé par le magazine Exclaim! comme l’un des 50 meilleurs albums canadiens de la décennie, aux côtés de Drake, the Weeknd et Arcade Fire : encore une fois le seul album francophone de la sélection.  Pour résumer, au-delà des récompenses, Hubert aura reçu des éloges autant par la presse francophone qu’anglophone partout dans le monde, phénomène plutôt rare pour un artiste québécois qui chante quasi-exclusivement en français. Le magazine américain FADER l’a même décrit comme étant  » a pop star in any language « .

Fort de ces succès, Hubert s’est fait plutôt discret ; il a passé le plus clair de son temps à écouter la musique des autres, à faire des commissions, à boire du café et regarder la télévision. Il a trouvé aussi le temps de collaborer comme réalisateur avec Robert Robert et Élégie, et de faire l’acteur ici ou là.

Mais la musique n’est jamais bien loin, et durant les trois années qui suivent la sortie de Darlène le jeune navigue entre Los Angeles, Tokyo, Laval et la ville de Québec, pour concocter une nouvelle œuvre extrêmement personnelle PICTURA DE IPSE: Musique directe (enregistrée avec ses deux comparses canadiens Mac Demarco et Kirin J. Callinan).  Sur vingt-deux titres foisonnants, le Québécois ose tout : folk décontracté, R’n’B avant-gardiste, humour et introspection… D’une liberté réjouissante.

Il emprunte un virage brutal (pour certains) dans sa production, loin d’être inintéressant en tout cas. Disons qu’Hubert Lenoir ne met pas forcément son auditoire et ses critiques à l’aise… Ce second opus se montre plus expérimental et fantaisiste, il abandonne le côté néo-glam afin de chercher des sonorités plus néo-soul et avant-gardistes.

Conçu comme un portrait musical de lui-même ce disque est une œuvre où se mélangent et se succèdent des boucles de saxophone, des questions existentielles, du rap à la Madlib, du rap décalé à la Tyler the creator, breakbeat frénétique, de l’électro, du jazz ou encore du G-Funk synthétique, le tout pour un résultat très pop.

Que dire ? Que tout cela pourrait paraître labyrinthique ou inaccessible mais en réalité permet de mesurer le talent artistique d’un des musiciens québécois les plus sulfureux du moment.

Bref un disque à écouter !

Pour en savoir plus,

le site de l’artiste : https://hubertlenoir.bandcamp.com/

albums d’Hubert Lenoir dans vos bibliothèques :

Pictura de Ipse : musique directe

Darlène

les sources : Telerama, Odile de Plas, 06/10/2021 ; Le canal auditif, Eloïse Léveillé-Chagnon, 15/09/2021

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