JAZZ
Michael Leonhardt Orchestra
The painted lady suite, Sunnyside,2018
Trompettiste, producteur, arrangeur, compositeur, multi-instrumentiste, Michael Leonhardt possède à 44 ans le CV impressionnant des musiciens ayant tutoyé les étoiles dès le plus jeune âge. Il faut dire que son premier employeur fut le groupe Steely Dan lors de sa reformation. Cet opus consacré à son travail orchestral met en lumière une vraie personnalité d’écriture. Bien sûr, les fantômes de Charlie Mingus et de Thad Jones/Mel Lewis (entre autres) planent parfois au-dessus de certaines plages, mais sans cette impression de « copie inaboutie » que l’on ressent si souvent. De plus, cette « suite », puisqu’elle fut pensée ainsi, possède un large panel d’ambiances variées sans que l’unité de ton disparaisse. Un album dense, exigent, suffisamment ambitieux pour mériter une écoute.
ROCK
Daniel Jeanrenaud
Hot pants
Daniel Jeanrenaud débute sa carrière musicale dès les années 80 à San Francisco avec son groupe les Kingsnakes dont font partie James Ferrel et Dany Mihm des légendaires Flamin ‘ groovies.
Au moment où les Kingsnakes décollent, Sly Stone fait découvrir à Daniel les bienfaits du free-base (cocaïne de mauvaise qualité)
On jammait ensemble et Sly voulait que je rejoigne son groupe. À cette époque, il était bien détruit. Il ne pouvait pas tenir un groove plus de 30 secondes. Mais quand il jouait, il avait toujours cette syncope comme personne. Je me la donnais déjà pas mal niveau fêtes, mais avec le free-base, les choses sont devenues ingérables. (extrait du site Noisey, 2014)
Revenu en France en 1986 il intègre les Hot Pants dont fait parti Manu Chao, qui les quittera pour former la Mano Negra avec le succès que l’on connait. Les Hot Pants, réputés pour être alors le meilleur groupe parisien, splitteront en 88 après avoir enregistré plusieurs disques laissant Daniel Jeanrenaud désemparé et sans un sou.
En 97 Daniel Jeanrenaud quitte la France pour Londres et devient l’attraction principale du Marathon Kebab, un Kebab londonien situé sur la Chalk Farm Road : Tous les soirs à minuit il joue ses morceaux originaux et divers standards de R&R. Il fait de même les après -midis dans le métro londonien.
Jack White a entendu parler de moi et est venu me voir se souvient Jeanrenaud. Il a adoré. On a fait un duo sur quelques vieux morceaux blues des années 60. Il hausse les épaules : Beaucoup de musiciens sont passés – Robert Plant, Noel Gallagher, Paul Weller. Amy Winehouse venait souvent pour entendre des chansons d’Elvis. La célébrité ne l’a pas empêché de revenir régulièrement.
Ce que personne n’arrive à comprendre, c’est pourquoi un type aussi doué, qui a impressionné Chuck Berry et joué avec Bo Diddley se retrouve à jouer en journée dans le métro londonien et en soirée dans un kebab, faisant tourner un verre de pinte pour récupérer un peu de monnaie…
CHANSON
Annie Cordy
Miss Pommarole, Marianne Melodie, 2008
Annie Cordy… Pour beaucoup, ce nom évoque une interprète décomplexée et une grande vedette populaire. Mais la dame, qui commença sa carrière à la fin des années 40 à Bruxelles, a bien des facettes. Meneuse de revue, actrice, chanteuse d’opérette, de cabaret et surtout de music-hall, cette compilation nous présente quelques uns des enregistrements de son probable « âge d’or ». Elle s’y montre une interprète impeccable de chansons (même si certaines n’échappent pas à ses travers fantaisistes) de bonne facture. Bien sûr, un fort parfum « Paris années 50 » se dégage de ces faces, et il faut savoir l’accepter pour apprécier à sa juste valeur l’immense professionnalisme et le dynamisme d’une artiste qui vaut mieux que l’image qu’elle laissera.
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