L’équipe de la médiathèque à la découverte du Pavillon de l’Ermitage

Une petite folie du début du XVIIIe siècle, délicieusement plantée dans le square Debrousse, à deux pas de notre lieu de travail… Nous sommes partis à la découverte du Pavillon de l’Ermitage, à l’invitation d’Anne Delaplace, chef de projet de l’association des Amis de l’Ermitage, partenaire de la médiathèque et de son fonds Découverte de l’Est parisien.
A notre tour, nous avons eu envie de vous faire découvrir ce lieu hors du temps, riche d’un passé prestigieux, et porteur de belles promesses d’avenir.
Le Pavillon de l’Ermitage, dernier vestige du domaine de la duchesse d’Orléans. Le château proprement dit était situé à Bagnolet, sur l’actuel emplacement du Novotel. Crédits : Association des Amis de l’Ermitage

 

Qui vient nous ouvrir la belle grille d’honneur sise au 148 rue de Bagnolet ?

C’est Anne Delaplace, chef de projet de l’association des Amis de l’Ermitage, une structure fondée en 2001 pour la mise en valeur et la sauvegarde du site.

Après nous avoir conté la riche histoire de cet édifice voué aux plaisirs, notre guide a partagé avec nous les souhaits et les engagements des Amis de l’Ermitage pour faire revivre les lieux.

Mais qu’est ce donc que cette « folie » ? Un édifice de modestes dimensions occupé à la belle saison pour l’agrément de la Duchesse d’Orléans, rien moins que la fille de Louis XIV et de la marquise de Montespan. La dame, contre toute attente, accède au rang de « première dame » en épousant le Régent, chargé d’assurer la transition entre la mort du vieux monarque et l’avènement du futur Louis XV.

D’argent la Duchesse ne manque point, et lassée de la vie de famille comme de la cour, elle achète le château de Bagnolet en le dotant d’un vaste parc et de trois charmants édifices dont l’Ermitage, peint de figures d’ « ermites » nichées dans des paysages de fantaisie.

Concerts, plaisirs de la table et parties fines, les occupants du pavillon s’en donnent à cœur joie… Bon vivant, le petit-fils de la duchesse, Louis-Philippe le Gros, offre dans cet écrin un salon « à la grecque » à sa maîtresse Etiennette Marquis. Un salon avec force amours potelés, encadrant une plantureuse représentation de la déesse Flore. Inauguré en 1761, le décor ne profite guère à sa nouvelle propriétaire.

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La déesse Flore en a vu de belles…

Panier percé et séducteur invétéré, le bon gros Louis-Philippe est sommé par Louis XV – maintenant bien mature –  de vendre son domaine, tombé quasiment en ruines faute de soins.

L’Ermitage survit miraculeusement au lotissement du parc (80 ha !) et tombe au XIXe siècle dans l’escarcelle de parlementaires et de notables du village de Charonne. Chauffage, étage et cheminées équipent les lieux convertis en habitation bourgeoise.

En 1887, nouveau coup du sort ! L’Assistance Publique, en quête de terrain pour construire un hospice à la périphérie de Paris, tombe sur une parcelle à vendre : l’Ermitage, diverses dépendances et un bout de parc composent l’ensemble qui constituera l’hospice Debrousse.

Voilà notre pavillon au cœur d’une œuvre sociale, financée par les femmes philanthropes de la famille Alquier-Debrousse. Le destin de la folie XVIIIe, un brin décalée par rapport aux installations fonctionnelles et pétries de considérations hygiénistes de l’hospice, vacille.

L’édifice ne doit sa survie qu’à l’inscription à l’inventaire des Monuments Historiques en 1928.

Le dispositif protège fissa l’architecture, les peintures et la grille d’honneur côté rue de Bagnolet, d’une destruction probable. Oui mais voilà…

Le lent oubli qui accompagne le pavillon, converti en bureau directorial, mène à de radicales décisions. En 1982, l’hospice change de peau. Les anciens bâtiments sont détruits au profit de l’actuel EHPAD Debrousse. Un jardin public s’insère entre l’établissement social et l’Ermitage, définitivement isolé de son contexte. L’Ermitage est désaffecté, l’étage méthodiquement démantelé. La restauration de la toiture protège l’édifice des plus graves dommages du temps, mais le site demeure sans affectation.

Ce chapitre nous est relaté à l’étage, où la déshérence générale s’offre dans toute sa nudité.

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Les bibliothécaires sont tombés sous le charme des lieux
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Au Pavillon de l’Ermitage, on sait recevoir

Dans ce saisissant scénario, quelle place pour les Amis de l’Ermitage ? Toujours l’envie de promouvoir le site, d’assurer l’accueil des publics, de valoriser le patrimoine de l’Est parisien par des expositions bien documentées, d’organiser des balades, des conférences et de publier des produits destinés à un public d’amateurs, de flâneurs, d’amoureux du « petit patrimoine ». Sans omettre les privatisations qui viennent injecter des fonds plus substantiels pour la structure, nourrie de ses recettes propres, de dons de particuliers et de sociétés. L’objectif prioritaire ? Réhabiliter le lieu à hauteur de son potentiel.

Séduits par l’enthousiasme et la passion avec lesquels les Amis de l’Ermitage s’investissent pour la préservation du site, nous leur souhaitons très bon vent dans leurs projets et ne pouvons que vous encourager à soutenir l’action des Amis de l’Ermitage en visitant ce lieu chargé d’histoire(s) !

 

Infos pratiques : Pavillon de l’Ermitage

Ouvert jusqu’au 17 décembre 2017 (fermeture jusqu’au début du mois de mars 2018)

148 rue de Bagnolet 75020 Paris- Entrée par le square Debrousse

Expositions en cours :

« Crimes et rapines »
« 
À tous crins, l’économie du cheval dans l’Est parisien »

Accès individuels : du jeudi au dimanche de 14 h à 17 h 30

Groupes sur RDV

Se renseigner sur les nouveaux horaires 2018
Tél 01 40 24 15 95

Mail (à privilégier) : pavillon.ermitage@gmail.com

 

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