Le Pavillon de l’Ermitage, partenaire du fonds Découverte de l’Est parisien de la médiathèque, ré-ouvre ses portes après la trêve hivernale. Il inaugure une nouvelle exposition Les Plaisirs de l’Ermitage – dans l’intimité retrouvée d’une folie au XVIIIe siècle, qui se tient jusqu’au 16 avril 2017. Dans ce cadre, nous vous proposons une série de cinq « Chroniques mobilières » qui revient sur l’étonnante histoire de quelques meubles anciens au nom chantant et aux formes revisitées par nos actuels designers. En fin de chronique, vous trouverez une sélection de titres pour en savoir plus sur le mobilier du XVIIIe siècle.
Plaisirs de la toilette : se baigner et se pomponner
Chronique n° 5 / 5

Le XVIIIe siècle ne mésestime pas l’hygiène corporelle.
Le bain est un moment de luxueuse détente, d’intimité, voire de travail pour les penseurs souffreteux.
Marat intègre à sa baignoire une planche faisant office d’écritoire.
Pour chauffer l’eau du bain, acheminée par une conduite, des braises sont placées dans une cavité située en partie inférieure de la cuve en cuivre martelé.
Une fois l’eau portée à température idéale et les braises ôtées, un large drap recouvre la baignoire prête à recevoir son occupant, vêtu d’une chemise et installé en position assise.

Près du baigneur ou de la baigneuse, sont disposés du savon, une éponge et une serviette frangée faisant office de « sortie de bain ». L’eau usée s’évacue par une conduite placée sous le bassin.
Pour parfaire les soins accordés au corps et au visage, une table « juponnée », couverte d’un tissu chatoyant, fait office de coiffeuse. Pots et palettes à fards, brosses, pommades et onguents, boîtes et palettes « à mouches » sont disposés avec soin.
Au fil du siècle, la table de toilette évolue en véritable meuble d’ébénisterie, équipé de compartiments mobiles pour les modèles les plus sophistiqués.
Monté sur pied ou intégré au meuble, le miroir renvoie l’image satisfaisante de la toilette matinale, souvent accomplie en présence d’un confident, d’un visiteur ou d’un marchand de modes.

Au milieu du XIXe siècle, la table de toilette est dotée de porte-serviettes.
Ceint d’un rebord continu, pour éviter la chute d’objets, son plateau fixe est parfois garni de marbre, pratique pour nettoyer les résidus de poudre.
Si la table de toilette disparaît de nos salles de bain, à la faveur de rangements plus commodes et de miroirs muraux, d’anciens modèles sont « relookés » et patinés pour s’adapter aux designs contemporains.
«Les Plaisirs de l’Ermitage – dans l’intimité retrouvée d’une folie au XVIIIe siècle », du 16 mars au 16 avril 2017, au Pavillon de l’Ermitage, 148, rue de Bagnolet, 75020 Paris (ouverture du jeudi au dimanche 14 h – 17 h 30).
Le meuble au XVIIIe siècle – la sélection de Marguerite :
Faton
Décors, mobilier et objets d’art du Musée du Louvre : de Louis XIV à Marie-Antoinette
Somogy ; Musée du Louvre
VOGLEY, Jean-Charles
L’ameublement français : 850 ans d’histoire
Eyrolles
MELEGATI, Luca
Comment identifier le mobilier : de la Renaissance à l’Art déco
Hazan
BONY, Anne
Esprit meuble design : l’évolution esthétique de l’Antiquité à nos jours
Editions du Regard
FAVETON, Pierre
Reconnaître les meubles de style
Massin
Le Faubourg Saint-Antoine : architecture et métiers d’art
Action artistique de la Ville de Paris
RIVIERE, Rémi
Amis de l’Ermitage
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