Le Pavillon de l’Ermitage, partenaire du fonds Découverte de l’Est parisien de la médiathèque, ré-ouvre ses portes après la trêve hivernale. Il inaugure une nouvelle exposition Les Plaisirs de l’Ermitage – dans l’intimité retrouvée d’une folie au XVIIIe siècle, qui se tient jusqu’au 16 avril 2017. Dans ce cadre, nous vous proposons une série de cinq « Chroniques mobilières » qui revient sur l’étonnante histoire de quelques meubles anciens au nom chantant et aux formes revisitées par nos actuels designers. En fin de chronique, vous trouverez une sélection de titres pour en savoir plus sur le mobilier du XVIIIe siècle.
Plaisirs de la conversation et du repos : de bergère en voltaire
Chronique n° 4 / 5

S’épargner et se reposer, telle est bien la fonction majeure du meuble !
Affublé de couvertures épaisses, Voltaire, jeune philosophe mondain sous la Régence (1715-23), se plaint constamment du froid et se pelotonne au fond de son fauteuil – un terme apparu au XVIIe siècle, pour se livrer à l’écriture ou à la rédaction de son courrier. Dès cette époque, les sièges se spécialisent.
Pour le confort de la conversation, les dossiers se cintrent et s’arrondissent, le siège, rembourré, devient plus profond. Basse et enveloppante avec ses bras pleins, la bergère, dérivée du siège de « commodité » tenu à l’écart des pièces de réception, s’invite désormais au salon.

Sa cousine la marquise accueille deux personnes côte à côte, la duchesse s’allonge « en bateau » jusqu’au canapé, qui prend les formes les plus variées.
Amovibles, cannages et tissus de recouvrement – le mot « canapé » dérive du tissu léger qui protégeait les lits des moustiques – alternent en fonction des saisons et de l’humeur.
Quant au fauteuil voltaire, il appartient à un autre siècle que celui du philosophe des Lumières.
Né sous le règne de Louis-Philippe (1830-48), ce siège simple et cossu à haut dossier et accotoirs rembourrés favorise le repos du malade. Souvent monté sur roulettes, le voltaire possède une version inclinable, sorte d’ancêtre de notre fauteuil « relax ».
Voilà qui aurait sans doute comblé le grand homme !
La prochaine chronique de la série paraîtra le 7 avril.
«Les Plaisirs de l’Ermitage – dans l’intimité retrouvée d’une folie au XVIIIe siècle », du 16 mars au 16 avril 2017, au Pavillon de l’Ermitage, 148, rue de Bagnolet, 75020 Paris (ouverture du jeudi au dimanche 14 h – 17 h 30).