Le fonds Découverte de l’Est parisien de la médiathèque, et le Pavillon de l’Ermitage vous proposent une série de chroniques dans la continuité de l’exposition Affaires de familles, présentée initialement à la médiathèque de mai à octobre 2015, et actuellement visible au Pavillon de l’Ermitage jusqu’au 17 juillet 2016.
L’humour du jouet
Chronique n° 1 / 6
Je m’appelle Fernand Martin. Depuis l’enfance, je bricole.
A neuf ans, je fabrique de petites arbalètes à ressort pour le plaisir de mes petits camarades. Imaginez l’humeur de notre bon maître d’école ! …
Pourtant, croyez-le bien, l’art des automates est loin d’être un jeu d’enfant.
Au XVIIIe siècle, les créations de M. de Vaucanson font les délices des cabinets royaux. Au siècle suivant, des figurines vêtues de couleurs vives miment des gestes du quotidien en vitrine des grands magasins…
Quant à moi, j’ai ma propre ambition. J’ai décidé d’être l’inventeur du jouet mécanique bon marché, du jouet « à vingt-neuf sous » ! En voilà une belle idée !
Mon Poisson Nageur et mon Bateau du pêcheur rencontrent un vif succès.
Dès 1900, j’installe mes ateliers au no 88 boulevard de Ménilmontant. Laminage du fer, découpage, estampage, peinture et habillage de mes modèles, je veille à tout. Et la publicité, indispensable ! Mes camelots sillonnent la France pour vendre mes produits.
La clé de la réussite ? Je m’efforce d’être attentif à l’actualité. Le petit théâtre de la rue m’inspire. Ma portière, La Blanchisseuse, ou les Courageux scieurs de long, pleins d’humour et de poésie, viennent grossir les rangs de mes premières inventions…
Photo : L’Intrépide jockey, 1911-12, coll. Frédéric Marchand
« Affaires de familles – Entreprises pionnières de l’Est parisien 1850-1950 » au Pavillon de l’Ermitage, du 10 mars au 17 juillet 2016.
(ouverture du jeudi au dimanche 14 h – 17 h 30).
Le carnet de Marguerite 